Cultus Lake
Photos d'ici peu (il y en a déjà, mais pas toute)
Le mois de Mai en France est réputé pour avoir plein de jours fériés débiles. (Par débiles j'entends le fait que notre état est laïque et pourtant l'ascension où je ne sais quoi fait qu'un jour saute). Au canada, il y a aussi des jours fériés, mais plus intelligents. Comme Victoria day, par exemple. Qui est Lundi 18 mai pour une raison que j'ignore, sûrement reliée à l'histoire du pays.
M'enfin, j'en viens au fait qu'avec un WE de trois jours, c'est l'idéal pour se faire une loooooooooooooooooooongue sortie. Et cette fois-ci, j'ai pu m'y prendre à l'avance. Je suis partie camper !
Seule? Oh non ! J'en connais qui ferait un sang d'encre si je leur disais ça...
Non, je suis partie avec des inconnues (ce qui est pas mieux en soi). Maite, une espagnole en thèse en Suède, Hai-lan, une Chinoise? australienne, anglaise et maintenant canadienne, et Hui-Lee, une malaisienne, australienne, maintenant canadienne, sont mes trois compagnons de voyages et aussi les trois personnes avec qui le prix du séjour va être divisée (location du véhicule + camping). J'ai rencontré Maite une seule fois, lors d'une rando et on s'est trouvé l'intérêt commun de vouloir faire plus que des randonnées par le site Meet Up. Elle, de son côté, avait rencontré Hai-Lan lors d'une rando aussi, et Hai-Lan connaissait Hui-Lee par une rando...
Voilà comment de parfait inconnus (en dépit d'Hui-Lee et d'Hai-Lan qui se connaissaient depuis plusieurs rando), se sont retrouvés ensemble.
J'avoue n'avoir pas une seule fois paniquée ou doutée d'elles même si un moment donné je me suis rappelée que c'était un peu téméraire.
M'enfin. Vendredi, on fait toute connaissance dans la voiture en direction de Cultus Lake, un lac à 140 bornes de Vancouver dans la région de Chiliwack (ça c'est un nom amérindien!) pour établir notre campement dans un camping familiale isolée le long d'une route en gravier (isolé, mais safe!).
On est mi-Mai et les camping sont déjà blindés. Le notre est à moitié plein avec beaucoup de familles, des campeurs isolés, ou des groupes de potes qui ont amené a discothèque avec eux : jeux de lumière, musique, alcool et la beuh. L'odeur du feu de bois et le crépitement du barbecue nous enrobent. L'ambiance camping est là et c'est super motivant !
La première nuit est un peu bizarre. Nous avons un voisin qui est assez dérangé d'esprit et qui a hurlé toute la nuit ou alors dès 5h30 du matin beuglé dans tout le camping qu'il voulait son café et qu'il emmerdait les gens qui lui demandait de se taire. En tout cas, je n'aurais pas osé lui dire un mot quand il avait une hache entre les mains (pour fendre du bois à 6 heures du matin, oui).
Mais bon, on ne passe pas notre vie dans le camping, nous, et après un rapide petit déj, embarquons pour notre première rando de la journée : Elk Mountain.
Elk mountain, c'est 4 heure de rando, 7 km et 700 m d'élévation. Mais pour être franche, nous avons fait 15 km voire plus, 1000 m d'élévation et 7-8 heures sur le chemin.
Faut dire que nous nous sommes pas arrêtées à Elk Mountain, mais avons poursuivi jusqu'à Mount Thurston, un pic voisin et une fois là, nous nous sommes aventurées sur un chemin pour grimper sur un autre sommet dont j'ignore le nom dans le seul but de voir les montagnes d'en face. Nous avions en effet un temps nuageux (mais chaud), qui couvrait nos flancs de Montagnes ou ceux voisins.
Le panorama sur la vallée était donc limité à un fond blanc qui fut cependant très utile pour imaginer des licornes et des arcs en ciels plutôt que des montagnes et des crêtes. Un peu comme une toile vierge, en fait.
Donc pour rapidement décrire la rando, elle est assez physique même si à notre rythme, nous ne ressentions pas trop l'effort cardiologique. Une pente raide pour atteindre le top mais pas de quoi se prendre pour une chèvre, et une fois arrivée sur le top, un agréable sentier le long de la crête, plus ou moins plats, avec des prairies presque dignes d'Heidi dans la Montagne. Les fleurs qui commencent à s'épanouir, les 'Douglas fir' (Sapin Douglas), la misty montagne à cause des nuages qui s'accroche au sommet, le lichen et un silence de mort (si si! impressionnant! Pas un piaf!) sont nos constants partenaires. Et même la neige ! Sur le troisième pic, nous avons littéralement marché sur la neige!
Voilà un résumé. Je vous dis en deux mots : le retour a été douloureux. Monter, descendre, monter descendre pour atteindre le 2e et 3e pic est exténuant et la pente raide pour retourner à notre voiture devient une autre épreuve pour moi. Avec la fatigue accumulée les derniers jours, mes muscles ne sont pas aussi sympas que si j'étais fraiche.
M'enfin, le retour se fait dans la bonne humeur, avec un peu d'aventure puisque nous prenons un sentier bis dangereux (là nous faisons plus les bouquetins que les chèvres) et avec la découverte des autres filles puisque nous parlons de tout et de rien...mais surtout de bouffe
(En randonnée, manger est un leitmotiv très puissant!)
En parlant de bouffe, Hui-Lee et Hai-Lan ont apportés des Snacks...très courants d'en prendre en randonnée...ca apporte de l'énergie et c'est douloureusement trop bon. Parmi les snacks que l'on a pu avalé ce jour-là et la journée suivante, il y a les Beef Jerky, les Salmons Jerky et les dried seaweeds qui sont 3 snacks auxquels ont peu facilement devenir addictif.
Ce sont respectivement, du boeuf sêché, du saumon fumé séché, et des feuilles d'algues séchées. Pour ceux qui ne me connaissent pas, tant pis pour eux, mais je pense revenir de France avec un véritable commerce dans ma valise...
La randonnée se termine avec un soupir de satisfaction. La voiture est atteinte, notre degré de contentement est plus ou mois rempli (dans mon cas pleinement, dans le cas des filles, un peu déçues de ne pas avoir eu de vues sur la vallée) et nous bavons en pensant glaces.
Le retour nous permet de croiser encore des animaux sauvages (outre le Bambi et le raton laveur du matin, nous rencontrons des tamias, une biche) et de croiser la route d'un animal dangereux, j'ai nommé : La camionnette à glace !
L'ambiance est aux années 80 avec les couleurs et la musique, et même la glacière qui a un ton bourru et chaleureux à la fois ("Je parle un peu québécois, mais un tout petit peu").
Va pour une glace classique, 1 boule. Je dirais qu'en France, c'est 2 boules, mais tant pis ! Une glace au Maple Walnut pour moi...et je le souligne : c'est DELICIEUSEMENT BON, EXQUISEMENT fantastique. Bref. Je vais aussi faire rayons congélateur dans mon commerce ( en tout cas, si je retrouve pas ça en France, je déménage...)
Après la glace, nous décidons qu'en fait, c'est cool de rester près de Cultus Lake et finissons par dîner juste en face d'oies canadiennes et de Montagnes, et tout ça, sans se les cailler.
Elle est pas belle la vie?
Commenter cet article